Biographie de Martine Deprez
Date de naissance : 26/04/1969
Nationalité : luxembourgeoise
Activités professionnelles :
- 1992-2001 Chargée d'études à l’IGSS
- 2002 - 2023 professeur de sciences, spécialisée en mathématiques
- 2012 - 2023 conseillère d'État
Fonction actuelle : Ministre de la Santé et de la Sécurité sociale
Etudes : Université de Liège, licence en Sciences Mathématiques (1992)
Madame la Ministre, quels sont vos projets et ambitions dans la lutte contre le cancer ?
Avant d'occuper mes fonctions, le domaine du cancer était pour moi d’un point de vue professionnel une boîte noire. Sur le plan personnel, par contre, j'ai vécu, aux côtés de mes parents, l'impact qu'un diagnostic de cancer peut avoir sur les personnes touchées et leurs proches. Il se trouve que le programme gouvernemental prévoit une révision complète de tous nos programmes nationaux de prévention afin d'assurer leur efficacité. Pour cette première phase, notre objectif est d'analyser ce qui fonctionne bien et ce qui doit être modifié. Il est essentiel de reconnaître l'impact significatif du mode de vie sur la prévention du cancer. Je suis convaincue qu'une sensibilisation accrue aux risques est nécessaire dans ce domaine. Parallèlement, une stigmatisation persiste autour de la maladie, souvent liée à une fausse croyance selon laquelle les personnes touchées seraient nécessairement responsables de leur propre maladie. Il est crucial de rappeler que le cancer peut toucher tout le monde, et il ne devrait y avoir aucune honte à solliciter l'aide dont on a besoin.
Comment envisagez-vous d'améliorer le soutien aux patients atteints de cancer ? Par exemple, de nombreuses personnes concernées ne bénéficient pas d'un remboursement complet pour l'ensemble des médicaments nécessaires à leur traitement.
Bien que je ne puisse rien garantir, il me semble raisonnable personnellement que notre système de santé assure une prise en charge intégrale des besoins des personnes touchées afin de favoriser leur rétablissement. Ainsi, si un patient atteint de cancer nécessite un somnifère pendant le traitement, je suis la dernière personne à prétendre que cela n'est pas nécessaire.Si c’est médicalement justifié, il nous faut voir comment le financer. C'est pourquoi j'ai également plaidé en faveur de la synergie entre la sécurité sociale et le secteur de la santé au sein de notre ministère. Forte de mon expérience professionnelle, je suis consciente des nombreux problèmes de coordination. Si nous parvenons à une meilleure harmonisation dès maintenant, des problèmes tels que le remboursement des médicaments pour les patients atteints de cancer pourraient être évités à long terme.
Une mesure préventive contre le cancer consisterait à augmenter le prix du tabac. Au Luxembourg, les prix du tabac demeurent relativement bas comparés à ceux des autres pays de l'UE. Cependant, cette question n'est pas abordée dans le programme gouvernemental. Pourquoi ?
Des études indiquent qu'un impact significatif ne se fait sentir qu'en cas d'augmentation substantielle. Une augmentation de 20 ou 30 centimes ne serait guère efficace. C'est une problématique que nous analyserons certainement au cours de ce mandat gouvernemental, mais même à ce stade, je ne peux garantir la mise en place de mesures. En ce qui concerne la législation antitabac, nous nous conformons aux normes européennes et les mettons en œuvre comme prévu. Toutefois, si la situation s'aggrave dans les pays limitrophes, nous devrons réagir en conséquence, cela va sans dire.
Nos enquêtes révèlent fréquemment d'importantes lacunes dans la connaissance des jeunes sur certains sujets de prévention du cancer, tels que les dangers du narguilé ou les bénéfices du vaccin contre le VPH. Comment pourrions-nous améliorer cette situation ?
L’éducation en matière de santé commence à la maison, mais elle doit également se poursuivre à l'extérieur. D’après mon expérience, particulièrement dans le cadre scolaire, il est impératif d'améliorer l'éducation à la santé. Cela représente un vaste chantier. Notamment, je constate un fort scepticisme parmi les jeunes à l'égard des vaccinations, soulignant la nécessité de les informer dès leur plus jeune âge sur les avantages, de manière globale et continue.
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