Cancer du sein infiltrant (sans métastases)

Un cancer du sein est dit infiltrant quand des cellules cancéreuses ont atteint les tissus qui entourent les lobules ou les canaux où le cancer a pris naissance initialement.

Le traitement d'un cancer du sein infiltrant repose principalement sur un traitement locorégional :
  • soit une chirurgie mammaire conservatrice incluant une chirurgie des ganglions (exérèse du ganglion sentinelle ou curage ganglionnaire), complétée d'une radiothérapie ;
  • soit une mastectomie incluant une chirurgie des ganglions (exérèse du ganglion sentinelle ou curage ganglionnaire) et au besoin, complétée d'une radiothérapie.

Ce traitement principal peut être complété en fonction de la présence ou non de facteurs de risque de récidive. Parmi les facteurs de risque de récidive d'un cancer du sein, on compte par exemple :

  • la taille de la tumeur ;
  • son grade c'est-à-dire son degré d'agressivité ;
  • le fait que les ganglions lymphatiques soient atteints ou non et leur nombre ;
  • le caractère hormonodépendant ou non de la tumeur ;
  • la surexpression de la protéine HER2 ou non.
En présence de facteurs de risque de récidive, les médecins étudient l'opportunité de réaliser le ou les traitements complémentaires suivants :
  • en cas de chirurgie conservatrice :
    • une radiothérapie de la glande mammaire.
    • une radiothérapie des aires ganglionnaires.
  • en cas de chirurgie non conservatrice :
    • une radiothérapie de la paroi thoracique ;
    • une radiothérapie des aires ganglionnaires.
  • quelle que soit la chirurgie :
    • une chimiothérapie, éventuellement associée à une thérapie ciblée si la tumeur est HER2 positive ;
    • une hormonothérapie si la tumeur est hormonosensible.

Dans tous les cas, l'objectif est de limiter le risque de récidive et d'optimiser les chances de guérison.

Par ailleurs, dans certains cas, comme un cancer inflammatoire ou quand la tumeur est trop volumineuse pour être opérée d'emblée, l'intervention chirurgicale est précédée d'un traitement médical (chimiothérapie ou hormonothérapie en cas de tumeur hormonosensible) appelé néoadjuvant.

Si la radiothérapie est le seul traitement complémentaire de l'intervention chirurgicale, le délai de mise en route de la radiothérapie après la chirurgie ne doit pas dépasser 12 semaines.

Si, après la chirurgie, une chimiothérapie (associée ou non à une thérapie ciblée selon le statut HER2 de la tumeur) et une radiothérapie sont prescrites, la chimiothérapie est le plus souvent réalisée en premier. Ceci s'explique par le fait que certains médicaments de chimiothérapie entraînent des effets secondaires plus importants lorsqu'ils sont administrés après la radiothérapie. Pour les éviter, la radiothérapie est commencée une fois que la chimiothérapie est terminée et ce au maximum cinq semaines après. 

Enfin, un délai maximum de six mois ne doit pas être dépassé entre la chirurgie et le début de la radiothérapie. Si une hormonothérapie est indiquée, elle démarre à l'issue de la radiothérapie.