La thérapie antihormonale peut prendre différentes formes, explique le Dr Carole Bauer, oncologue au CHL et présidente de la Fondation Cancer. Chez les patientes qui ne sont pas encore ménopausées, on administre généralement du tamoxifène ou du Novaldex. Ces médicaments bloquent les récepteurs et sont pris quotidiennement. Les inhibiteurs de l'aromatase sont plutôt utilisés chez les femmes qui sont déjà ménopausées. Ils empêchent les hormones de se transformer en œstrogènes actifs. Le traitement antihormonal, explique Dr Carole Bauer, est utilisé seul ou en combinaison avec une chimiothérapie ou une radiothérapie.
Un traitement antihormonal est également utilisé chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate avancé ou métastasé. Comme chez les femmes, on bloque ici la testostérone, l'hormone masculine qui permet aux cellules cancéreuses de se développer.
Selon Dr Carole Bauer, la durée du traitement dépend de la taille et de l'agressivité des tumeurs. En règle générale, elle est de cinq à dix ans. « C'est une longue période et malheureusement, de nombreuses patientes arrêtent le traitement prématurément à cause des effets secondaires », explique Dr Carole Bauer, « mais même un an ou deux aident déjà beaucoup à réduire le risque de récidive ». Des études montrent que le traitement antihormonal peut réduire le risque relatif de récidive de 40 % et le taux de mortalité relatif de 30 %. Des études ont montré qu'environ 2,7 % de toutes les patientes souffrent d'une rechute après un cancer du sein.
Lors d'un traitement antihormonal, il est très important de clarifier avec le médecin traitant les éventuels effets secondaires, mais aussi les interactions avec d'autres médicaments et compléments alimentaires, car certains peuvent avoir des effets négatifs. La contraception, pour les femmes qui ne sont pas encore ménopausées, est également un sujet très important, explique Dr Carole Bauer : « Ce n'est pas parce que le traitement peut déclencher des symptômes de la ménopause que l'on ne peut plus avoir ses règles ou tomber enceinte ». Comme le tamoxifène peut avoir des effets négatifs sur le fœtus, il est déconseillé de tomber enceinte pendant la durée du traitement. En cas de désir d'enfant, il convient de discuter avec le médecin si, le cas échéant, une interruption du traitement antihormonal serait possible. En matière de contraception, la règle est toutefois la suivante : ne pas toucher à la pilule ou au stérilet recouvert d'hormones, car ils interfèrent avec l'équilibre hormonal.
Réduire le risque de récidive
L'hormonothérapie est généralement utilisée après une intervention chirurgicale comme traitement complémentaire afin de réduire le risque de récidive. Il arrive aussi qu'elle soit commencée avant l'opération (thérapie néoadjuvante). Elle peut également être mise en œuvre lorsqu'un cancer récidive ou métastase après le traitement. Souvent, le traitement antihormonal est utilisé comme mesure complémentaire. Le traitement antihormonal réduit de 40 % le risque relatif de récidive.
Le traitement antihormonal réduit de 40 % le risque relatif de récidive.
Aliments ou plantes à éviter en consommation régulière pendant le traitement
Tamoxifène |
Le curcuma, la mélisse, le chardon-Marie, L’actée |
Inhibiteurs de l’aromatase (Arimidex®, Femara®,Aromasine®) |
Risques de diminuer l’efficacité avec : le millepertuis Risques d’augmenter les toxicités du traitement avec : Le pamplemousse, le curcuma, le fenouil, le gingembre, le ginko, les oranges sanguines, la passiflore, l’harpagophythum, la levure de riz rouge |
Mieux vivre l’hormonothérapie
L’hormonothérapie est essentielle dans le traitement du cancer du sein hormonodépendant, réduisant le risque de récidive de 40 %. Ses effets secondaires nuisent souvent à la qualité de vie, entraînant parfois son arrêt ou une prise irrégulière. A l’exception de certains cancers chroniques, ce traitement est généralement prescrit après les traitements aigus (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) lorsque les contrôles médicaux s'espacent et que le soutien médical se fait moins présent. Les patientes peuvent se sentir désorientées ou privées du soutien hospitalier. La prise d’hormonothérapie est prescrite pour de longues durées allant de cinq à dix ans. Les effets secondaires rappellent parfois la maladie et le manque de contrôle vécu pendant cette période difficile. Ils peuvent également renvoyer à l'incertitude sur le statut médical : suis-je considérée en maladie, en rémission, en guérison ?
Vivre avec l’hormonothérapie peut présenter des défis
Chaque personne réagit différemment au traitement. Certaines femmes rencontrent des effets secondaires plus importants que d’autres : ces effets secondaires peuvent impacter leur qualité de vie, leur couple et/ou leur vie sociale et professionnelle. Si vous êtes concernée, soyez patiente avec vous-même et ne vous laissez pas décourager. En travaillant en étroite collaboration avec votre équipe médicale et en adoptant des stratégies d’adaptation efficaces, vous pouvez améliorer votre qualité de vie globale.
L’hormonothérapie peut induire une ménopause temporaire ou permanente, ou aggraver les symptômes ménopausiques existants.
- Douleurs articulaires
et musculaires - Bouffées de chaleur
- Sueurs nocturnes
- Troubles du sommeil
- Fatigue
- Prise de poids
- Symptômes dépressifs
- Irritabilité
- Trouble de la mémoire ou
de l’attention
Sur la sexualité
- Troubles de la fertilité
- Sécheresse vaginale
- Baisse de la libido
- Autres difficultés intimes
et sexuelles (altération de
l’image du corps)
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