Les cancers gynécologiques
Les anticorps conjugués (ADC) sont une nouvelle classe de traitement des cancers où une chimiothérapie est associée à un anticorps. La chimiothérapie est uniquement libérée à l’intérieur des cellules si elles reconnaissent cet anticorps.
Un ADC connu dans le cancer du sein et le cancer de l’estomac, le Trastuzumab Deruxtecan a été testé dans différents cancers exprimant peu ou fortement le Her2neu. Dans les cancers gynécologiques métastatiques, son taux de réponse à un an a été de 46 % dans les cancers du col et les cancers de l’ovaire et de 72,8 % dans les cancers de l’endomètre. Ceci nous incite à utiliser ce médicament dans ces indications.
Dans le cancer du col utérin
Dans l’étude Keynote 826, une immunothérapie par Pembrolizumab est associée en première ligne, au traitement standard dans les tumeurs métastatiques qui expriment le PDL1. Cette stratégie double quasiment la survie globale qui passe de 16,5 mois à 28,6 mois. Il est donc très important de connaître le statut PDL1 pour ces tumeurs pour pouvoir ajouter l’immunothérapie.
Une autre étude, SHAPE, dans le cancer du col, cette fois très précoce et de bas risque avec des critères de bon pronostic, a montré qu’une désescalade chirurgicale pourrait être possible pour éviter des séquelles génito-urinaires et sexuelles.
En effet les résultats ne montrent pas plus de récidives pour les patientes traitées par hystérectomie radicale que chez les patientes traitées par hystérectomie simple, mais avec une qualité de vie bien meilleure.
Dans le cancer de l’ovaire
Les cancers de l’ovaire, qui rechutent rapidement après une première chimiothérapie par sels de platine, sont appelés cancers de l’ovaire platine résistants et sont malheureusement de mauvais pronostic. Pour l’instant aucun médicament n’a montré une augmentation de la survie dans ces cancers.
L’étude MIRASOL compare un nouveau ADC le Mirvetuximab Soravtansine (MIRV) à des chimiothérapies standards. Ce nouvel ADC cible le récepteur à la folate qui doit donc être présent (> 75 %) pour que le médicament fonctionne. Cette étude est positive avec un taux de réponse de 42 % vs 16 % et une augmentation de survie de 16,46 mois vs. 12,75 mois. Ce nouveau traitement donne des toxicités oculaires que nous devons apprendre à gérer. D’autre part nous devons maintenant rechercher ce récepteur à la folate dans les cancers de l’ovaire résistants aux sels de platine. Environ 30 % des cancers de l’ovaire expriment ces récepteurs.
Les cancers urothéliaux
L’étude THOR compare un traitement par chimiothérapie à un traitement par Erdafitinib chez des patients atteints d’un cancer urothélial en progression avec une mutation FGFR3/2. Cette étude montre une importante augmentation de survie qui passe de 7,8 à 12,1 mois chez des patients prétraités.
Ce nouveau traitement est un espoir pour les patients atteints de ce cancer de mauvais pronostic.
Les mélanomes
De nombreux traitements innovants sont à l’étude dans le mélanome à la fois en situation métastatique, néoadjuvante ou adjuvante.
- Un traitement antiLAG3 associé à l’immunothérapie montre son efficacité dans les mélanomes métastatiques sans expression de PDL1.
- L’étude IGNYTE donne des premiers résultats très encourageants chez des patients atteints d’un mélanome localement avancé ou métastatique. Un virus oncolytique (qui tue le cancer) est injecté directement dans des lésions cancéreuses. Ce traitement local est associé à une immunothérapie et montre des premiers résultats très encourageants à la fois au niveau des lésions injectées mais aussi à distance.
- Une autre étude de phase 2, dans les mélanomes de stade III, donc à fort risque de rechute, associe en traitement adjuvant (préventif) un vaccin à ARN personnalisé, à l’immunothérapie. Le vaccin à ARN est fabriqué pour chaque patient et présente les mutations spécifiques de la tumeur du patient à son système immunitaire. Les résultats sont très prometteurs mais une étude de phase 3 devra les confirmer.
Les cancers du poumon non à petites cellules opérés avec une mutation EGFR
L’étude ADAURA s’intéressait à des cancers du poumon complètement réséqués avec une mutation EGFR. Ces patients étaient, dans le premier groupe, traités après la chirurgie selon le standard. Dans le deuxième groupe, on ajoutait un traitement ciblé par Osimertinib pendant trois ans. Les résultats ont montré une diminution de moitié de la mortalité à cinq ans avec le traitement ciblé. Tous les patients présentant la mutation EGFR devraient donc recevoir l’Osimertinib après la chirurgie.
Les soins de support
Une étude randomisée en double aveugle a montré une excellente efficacité pour prévenir le syndrome mains-pieds induit par la Capecitabinepar l’application deux fois par jour d’une crème de diclofenac. Ceci devra être confirmé par d’autres études et aussi sur le syndrome mains-pieds induits par d’autres médicaments. Cependant, ce traitement simple pourrait être proposé à nos patients.
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